Pandémie

Hiv, cancer, grippe, tout cela fait peur à juste titre, mais la pandémie la plus répandue au monde est une gourgandine impie qu’il est difficile d’excommunier. Elle n’est pas une fatalité, juste une calamité qu’on peut éradiquer, il faut la supporter, le temps d’en divorcer et s’évader.

Pour cela, il faut de la force, de l’envie, du désir, et surtout, rester toujours éveillé, car cette petite vicieuse endort les volontés et vous entraîne dans une nuit désincarnée, au bout de laquelle elle salit dans le regard de votre miroir et dans le regard des autres le visage de votre humanité.

Elle fait germer le démon du rejet dans les pauvres cervelles formatées, mais heureusement, fleurir la compassion dans les cœurs que l’écoute n’a pas désertée. Cette menteuse tente toujours de vous piéger, de vous faire perdre ce que rien ni personne ne peut vous enlever si vous êtes assez fort et serein pour la conserver, votre bonne vieille amie dignité.

Cette pandémie a de curieux effets. Dans les zones de contamination les plus sinistrées, elle produit un torrent de solidarité donnant naissance à une grande tribu qui se lève et marche pour l’affronter. Par contre, dans les zones de contamination les mieux armées, elle divise, exclut, rabaisse.

Quand on en guérit, on a appris qu’il n’y a pas d’abri, que la vie n’est que dans le cœur de sa dignité, pas dans l’illusion de posséder, mais dans le plaisir d’offrir, de toujours le faire sans regrets, parce que tout ce qu’on prend n’est que prétentieuse futilité, parce que tout ce qu’on n’a pas su partager est dramatiquement perdu.

Elle unit, elle exclut ;  partout les non infectés, dans une malheureuse mahorité aveuglée, essaient de l’ignorer, de la cacher. Ils ont tort, qu’ils se méfient, personne n’est protégé face à cde virus affamé.

C’est la pandémie la plus répandue

Son nom est PAUVRETE.

                                                           Jacques CAUDERA

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